Le défi du siècle: comment le Québec peut-il mieux s’adapter aux nouvelles réalités numériques?

 

 23 juillet 2020

En bouleversant du jour au lendemain la vie des Québécois, le confinement a accentué la place, déjà considérable, des technologies numériques dans nos vies, forçant ainsi l’État, les entreprises et les citoyens à composer avec de nouvelles réalités. Alors que bon nombre de ces changements sont appelés à demeurer même après la pandémie, il convient de réfléchir à des moyens pour permettre au Québec d’adopter un virage technologique remis à plus tard depuis trop longtemps.

Pour la Relève, le numérique est une préoccupation de longue date, constituant à la fois un domaine d’avenir pour le Québec et une source de changements nécessaires à mettre en chantier dès maintenant. À la sortie du confinement, trois enjeux criants d’actualités liés aux technologies numériques doivent se situer au coeur d’un virage numérique québécois:

Le télétravail, une nouvelle réalité en manque d’encadrement

En mettant le Québec “sur pause” l’espace de quelques semaines, le gouvernement a forcé de nombreux travailleurs à se tourner vers le télétravail pour assurer leur gagne-pain depuis leur domicile. Un sondage Léger publié en avril dernier révélait que pas moins de la moitié des travailleurs étaient en télétravail et que 79% d’entre eux disaient aimer l’expérience. Dans la fonction publique, c’est 71% des employés qui ont dû travailler de chez eux, et l’on songe déjà à conserver certaines pratiques de travail à distance dans l’après-pandémie.

Malgré ces avenues prometteuses, il y a encore énormément de zones grises en ce qui concerne le télétravail, qui n’est que très peu régulé par des lois en vigueur pensées alors que cette nouvelle façon de travailler n’existait pas ou peu. En effet, de nombreux questionnements sont soulevés par l’essor de cette pratique, notamment en ce qui concerne la frontière entre vie personnelle et vie professionnelle, les horaires de travail, les accidents de travail et d’éventuels avantages fiscaux similaires à ceux octroyés aux travailleurs autonomes. Ces enjeux se doivent d’être abordés pour permettre aux Québécois de profiter pleinement du télétravail et de tous les avantages qu’il peut comporter.

Réussir la transition numérique des PME

En raison des réalités du confinement, les entreprises québécoises se tournent comme jamais vers le numérique pour rester en contact avec leurs clients et poursuivre leurs activités en contexte de pandémie. Pourtant, si les gros joueurs ont pour la plupart réussi à prendre le virage numérique, difficile d’en dire autant des PME du Québec. En effet, une étude de la Banque de développement du Canada révélait récemment que seules 19% des PME au pays atteignent un profil numérique avancé, ce qui signifie que quatre PME sur cinq ont du travail à faire sur ce front. Pour assurer l’avenir de l’économie québécoise, une transition numérique massive doit être envisagée dès maintenant.

Ce constat fait place à de nombreux questionnements, notamment en ce qui a trait au rôle de l’État pour aider les PME à moderniser leurs façons de faire et à avoir accès aux technologies nécessaires pour profiter du télétravail. L’importance du commerce en ligne, dominé par des géants étrangers, exige également une évolution nécessaire pour que les commerçants québécois puissent rejoindre leurs clients plus efficacement et offrir leurs services en ligne lorsque cela est possible. Alors que le numérique sera central à l’économie de demain, il est impératif de permettre aux PME québécoises de suivre le mouvement plutôt que de regarder passer la parade.

Un État 2.0 pour mieux servir les Québécois

Si les incertitudes liées à la pandémie ont poussé les Québécois à rechercher le soutien de l’État, le confinement a souligné le besoin pour ce dernier d’être plus accessible aux citoyens par les voies numériques. En effet, l’achalandage monstre sur les lignes téléphoniques gouvernementales et la difficulté éprouvée à rejoindre certains groupes démontrent la nécessité pour l’État de miser sur le numérique pour mettre au point des services robustes et plus efficaces pour traiter les besoins des citoyens.

Il est donc nécessaire d’innover pour accélérer la transition numérique de l’État québécois. Que ce soit en santé avec la télémédecine ou en éducation avec L’École ouverte, de nombreuses initiatives méritent d’être explorées et perfectionnées pour permettre à tous d’interagir plus facilement avec le gouvernement. Ce virage pose aussi certaines questions concernant la souveraineté numérique de l’État québécois, ainsi que la part des communications étatiques qui devraient s’effectuer par le Web. En attaquant autour de ces nouvelles interrogations, nous progresserons vers un État 2.0, qui serait plus efficace, plus réactif et plus facile d’accès pour les Québécois.

Le défi du siècle

Il va sans dire que le XXIe siècle sera celui du numérique. Les nouvelles technologies ont déjà révolutionné nos façons de communiquer, de consommer et de faire des affaires, et le Québec doit trouver des solutions aux enjeux soulevés par cette révolution pour l’État, pour les entreprises et pour les télétravailleurs. Ce n’est rien de moins que le défi du siècle, un défi que le Québec peut et doit relever pour se situer à l’avant des tendances mondiales pour les années à venir.

Fidèle à sa grande préoccupation pour les enjeux numériques, la Relève caquiste invite les jeunes Québécois à aborder de front ces questions cruciales pour l’avenir du Québec lors de son congrès 2020 – Repenser le Québec. Pour participer à la réflexion, nous vous invitons à vous inscrire et à rejoindre le chantier de réflexion Repenser le numérique – S’adapter aux nouvelles réalités.

 

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